Les écrivains publics font leur rentrée à Bruxelles, en doublant cette année leur nombre de permanences ouvertes à Bruxelles par rapport à 2016. Ce sont donc désormais douze établissements qui proposent gratuitement des services d’écriture. Le développement de cette activité bénévole, qui offre un accompagnement à la compréhension et à l’écriture de textes, s’appuie sur un réseau grandissant d’écrivains publics, pour la plupart formés et encadrés par le mouvement Présence et Action Culturelles (PAC).
Les écrivains publics offrent un soutien à la rédaction et à la compréhension de courriers administratifs, mais aussi à la rédaction de CVs ou encore de lettres et de textes personnels. Ces services gratuits et confidentiels sont assurés le plus souvent par des bénévoles dans le cadre de permanences mises en place auprès d’organismes partenaires. À Bruxelles, il s’agit notamment de maisons de quartier, comme la Maison Dailly à Schaerbeek, d’associations d’aide aux personnes en situation précaire, comme le Centre Social Béguinage, ou d’organisations luttant contre l’analphabétisme, comme le Welcome-Babbelkot à Etterbeek.
«Nous étions régulièrement sollicités pour venir en aide à notre public pour des questions administratives. Cela dépassait souvent nos compétences et nous manquions également de temps pour répondre positivement et efficacement à ces demandes », explique Bénédicte Foerster, déléguée à la gestion journalière du Welcome-Babbelkot. Elle tient toutefois à préciser que pour solliciter l’aide de l’écrivain public, il ne faut pas forcément être inscrit aux cours de l’ASBL : « Toute personne qui souhaite bénéficier de l’aide de l’écrivain public peut venir chez nous sans rendez-vous durant la permanence.»
En effet, tandis que certaines permanences, comme celle de la Maison des femmes à Schaerbeek, sont réservées à des usagers spécifiques, la plupart sont ouvertes à tout public et toute demande d’écriture. Ainsi, on trouve des permanences ouvertes à la Bibliothèque communale francophone d’Ixelles ou à la Maison de la Francité dans le quartier européen. Cette offre est complétée par une équipe d’écrivains publics volants qui se déplacent sur Bruxelles, permettant ainsi aux personnes à mobilité réduite d’accéder à leurs services.
«Étant assistante sociale de formation, lorsque j’ai décidé de réorienter ma carrière, j’ai voulu trouver un secteur d’activité dans le cadre duquel je pouvais être au service de l’autre et mettre la relation humaine au centre tout en y alliant une passion : l’écriture. Le métier d’écrivain public m’a semblé une évidence», raconte Anne Iwens, écrivain public volant et coordinatrice de l’ASBL La Cité des Ecrits.
Si les services d’écriture ne sont nullement réservés aux personnes ayant des difficultés à lire et écrire, il existe néanmoins une corrélation entre la demande pour ce type de services et les inégalités menaçant la cohésion sociale en Belgique et à Bruxelles en particulier. « Les besoins sont grands et les demandes de plus en plus nombreuses », note Clément Bogaerts, coordinateur du réseau bruxellois des écrivains publics géré par PAC. « Depuis la création du réseau des écrivains publics, en 1999, celui-ci s’est développé de manière exponentielle. D’abord cantonné à Liège, il a essaimé sur l’ensemble du territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles. On trouve désormais des coordinations d’écrivains publics dans chacune des 12 régionales de PAC et, au total, le nombre d’écrivains public du réseau tourne autour des 300. »
Animé par Présence et Action Culturelles, mouvement d’éducation permanente et populaire reconnu par le Ministère de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le réseau d’écrivains publics de PAC entend promouvoir la justice sociale. « À travers leurs permanences et des projets collectifs, tels que des ateliers d’écriture, les écrivains publics contribuent à une société plus solidaire », poursuit Clément Bogaerts. « En les formant, en coordonnant leur réseau et en relayant leurs actions, PAC participe à animer la conscience citoyenne de ces bénévoles. »